Poissons Morts sur la Rivière du Lièvre: mise à jour du 15 août

Plusieurs incidents de poissons morts ont eu lieu en juillet 2019 dans la rivière du Lièvre. Après avoir reçu des rapports de citoyens, nous avons contacté les autorités et pris notre bateau pour observer la situation et prélever des échantillons d'eau. Des enquêtes sont en cours et plusieurs questions demeurent sans réponse.

Les questions suivantes seront mises à jour à mesure que nous aurons plus de réponses. Dernière mise à jour: le 15 août 2019.

Le 15 août, le gouvernement du Québec a annoncé que la compagnie Brookfield, l’opérateur de la centrale hydroélectrique, est responsable des quatre incidents de poissons morts cet été. Notre réaction à ce dernier développement est ci-dessous. Pour notre réaction à ce dernier développement, veuillez lire notre nouveau blog: https://ottawariverkeeper.ca/fr/incidents-de-poissons-morts-le-gouvernement-du-quebec-a-publie-ses-conclusions/

Foire aux questions

Quand les incidents de poissons morts se sont-ils produits?

Nous sommes au courant de quatre incidents de poissons morts: les 8,19, 29, et 31 juillet.

Le jeudi 8 juillet, nous avons reçu le premier rapport à notre ligne-info anti-pollution à 15h10. Plusieurs autres rapports de résidents et de guides de pêche sont arrivés par la suite.

Le vendredi 19, nous avons reçu des informations provenant de Rockland à propos de nouveaux poissons morts vers midi. Nous avons fait le suivi avec les autorités.

Le 29 juillet, les opérateurs du traversier à Masson-Anger nous ont contactés à propos d’un troisième événement.

Dans la soirée du 31 juillet, le MFFP du Québec nous a informés que leurs agents sur le site avaient observé des poissons fraîchement morts, indiquant qu’un quatrième événement s’était produit juste après le troisième incident survenu plus tôt dans la semaine.

Où est-ce arrivé? 

Dans les deux premiers cas, les premiers rapports à notre ligne-info anti-pollution provenaient de la région de Clarence-Rockland. Une fois sur place, les gouvernements provinciaux ont constaté que la source des poissons morts était la rivière du Lièvre, un affluent de la rivière des Outaouais du côté du Québec. Elle se jette dans la rivière des Outaouais à Masson-Anger, en amont de Cumberland, et en aval du centre-ville d’Ottawa et de Gatineau. Consultez notre carte de la région ci-dessous.

La troisième fois, ce sont les opérateurs du traversier de Masson-Angers, en amont de Rockland, ce qui nous a permis de nous rendre sur place plus rapidement.

Consultez notre carte de la région ci-dessous.

Quelle est la cause de la mort des poissons?

Le 18 juillet, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec a indiqué que ses tests d’échantillons de poissons prélevés sur le site demeurent sans résultats concluants. Ces tests ont exclu la possibilité d’une maladie et pointent plutôt vers la présence d’un agent toxique. Cependant, plus d’information sera nécessaire afin d’identifier la cause exacte.

Le 1er août, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a indiqué que la cause la plus probable des incidents est la centrale hydroélectrique. Nous avons demandé au gouvernement du Québec sur quelle base ils ont émis cette hypothèse. On nous a répondu qu’aucun autre commentaire ne sera  

Le 15 août, le gouvernement du Québec a annoncé que la compagnie Brookfield, l’opérateur de la centrale hydroélectrique, est responsable des quatre incidents de poissons morts cet été. Notre réaction à ce dernier développement est ci-dessous. Pour notre réaction à ce dernier développement, veuillez lire notre nouveau blog: https://ottawariverkeeper.ca/fr/incidents-de-poissons-morts-le-gouvernement-du-quebec-a-publie-ses-conclusions/

Combien de poissons ont été tués?

Il est maintenant clair que des milliers de poissons ont maintenant été tués au cours de ces incidents, mais il demeure impossible de déterminer le nombre exact.

Il est significatif qu’une large gamme d’espèces ont été affectées, tant près de la surface qu’au fond de l’eau. Nous avons reçu des rapports sur les espèces suivantes: perche, achigan à petite bouche, crapet de roche, doré jaune, maskinongé, barbue de rivière, lépisosté osseux, ainsi que des espèces protégées telles que l’anguille d’Amérique, l’esturgeon et le chevalier de rivière

Qui enquête / fait l’échantillonnage?

Étant donné que les premiers poissons morts ont été repérés dans les régions de Cumberland et de Clarence-Rockland, le gouvernement de l’Ontario a été le premier à enquêter. Ils ont prélevé des échantillons d’eau, mais ont également constaté que les poissons morts provenaient de la rivière du Lièvre, située au Québec. Nous n’avons pas encore entendu s’ils ont obtenu des résultats pertinents de leurs échantillons.

Au Québec, l’enquête est menée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Ils ont prélevé des échantillons de poissons après chaque incident, mais des échantillons d’eau seulement après les incidents 3 et 4. Le 1er août, ils ont annoncé l’ouverture d’une enquête officielle, qui pointe du doigt la station hydroélectrique de la région. Ils ont établi un poste de commandement sur place et poursuivent leur enquête.

Environnement et Changement climatique Canada étudie également les incidents pour le compte du gouvernement fédéral. Ils ont prélevé des échantillons après chaque événement, mais n’ont pas encore publié les résultats de leur enquête. Leurs résultats et conclusions sont très attendus.

Êtes-vous satisfait de la réponse des autorités?

Garde-rivière des Outaouais réclame depuis longtemps une meilleure collaboration et un partage accru de l’information entre les nombreuses juridictions opérant dans la rivière des Outaouais.

Cet incident de poissons morts est un autre exemple de la raison pour laquelle travailler ensemble sert le public. Le partage des données et des résultats des tests aiderait les autorités à comprendre la cause de ce mystère persistant et rassurerait le public sur le fait que tout est mis en œuvre pour éviter un autre incident.

Maintenant que le gouvernement du Québec a mis en place un poste de commande, ce qui est une étape positive, nous voulons nous assurer que toutes les ressources sont déployées afin d’obtenir les meilleures chances d’identifier la source, si un 5ème incident devait se produire. Malheureusement, nous n’avons jusqu’à présent pas pu obtenir d’informations sur les activités du poste de commande. Nous avons appris qu’une seule sonde avait été installée dans la rivière pour collecter des données (nous ne savons pas exactement où.) À notre avis, il faudrait installer plusieurs sondes, dont au moins sur un site en amont, pour mesurer en temps réel des paramètres importants tels que la température et l’oxygène dissous en différents points de la colonne d’eau.

Quand les résultats seront-ils disponibles?

Jusqu’à présent, les résultats de laboratoire ont permis d’éliminer la maladie comme cause. Une autre série de résultats du MELCC était attendue le 6 août, mais ceux-ci n’ont pas encore été rendus publics. Nous déposons régulièrement des demandes d’accès à l’information pour obtenir tous les résultats des différentes autorités à mesure qu’ils deviennent disponibles.

Nos propres échantillons d’eau ont été collectés suite au troisième incident, le 29 juillet, après que nous ayons appris que le gouvernement du Québec n’avait pas prélevé d’échantillons suite aux deux premiers incidents. Nos résultats n’ont pas identifié la cause des incidents.

Qui a juridiction sur la rivière?

Il est très compliqué de démêler les juridictions de la rivière des Outaouais, car selon la problématique, divers organismes ont autorité. Comme une grande partie de la rivière des Outaouais agit également comme une frontière provinciale, cela ne fait qu’ajouter à la confusion, car des réglementations différentes s’appliquent en fonction du côté de la rivière où vous vous trouvez. Parmi les agences compétentes pour cette problématique, on retrouve :

  • Environnement et Changement climatique Canada
  • Ministry of Natural Resources and Forestry (Ontario)
  • Ontario’s Ministry of the Environment, Conservation & Parks (Ontario)
  • Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (Québec)
  • Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (Québec)

Que fait Garde-rivière des Outaouais?

Après avoir reçu un appel concernant une quantité suspecte de poissons morts sur la rivière, nous avons averti le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario ainsi que le ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs de l’Ontario pour faire connaître les résultats.

Nous avons contacté les ministères de la faune, des forêts et des parcs ainsi que le ministère de la Lutte contre les changements climatiques pour leur fournir les informations que nous avions reçues via notre ligne anti-pollution. Nous travaillons pour obtenir des informations sur les mesures qu’ils ont prises, y compris les échantillons qui ont été collectés, ainsi que les dates, l’heure et l’emplacement de ces échantillons.

Nous avons rassemblé des informations et des rapports d’observation auprès de notre réseau de Surveillants et le public, et les avons partagés avec les autorités pour les aider à déterminer la cause de la mort des poissons.

Nous étions également sur place le 10, le 11, 19 et 29 juillet pour observer les conséquences et discuter avec des témoins et les médias.

Lorsque nous avons été contactés par Environnement et changement climatique Canada, nous leur avons fourni toutes les informations que nous avions recueillies.

Nous restons en contact régulier avec les autorités locales, provinciales et fédérales pour demander quelles mesures sont prises pour identifier la cause et informer le public.

Nous utilisons des demandes d’accès à l’information afin d’obtenir les résultats des différentes autorités.

Après avoir pris connaissance du troisième incident, nous nous sommes rendus sur place le même jour et avons pris des échantillons d’eau que nous avons envoyés au lab pour des tests. Nos résultats n’ont pas identifié la cause des incidents.

Qu’est-ce que Garde-rivière des Outaouais a dit aux médias?

En tant que défenseurs d’un bassin versant de la rivière des Outaouais propre, nous assurons notre présence médiatique sur cette question afin d’informer le public des derniers développements. Notre Directeur général et notre Directrice, science et politiques ont accordé plusieurs entrevues, entre autres à CBC, Radio-Canada, Global News, Le Droit, The Ottawa Citizen, TVA Gatineau, CTV, CFRA, COGECO, 1310News

Que peuvent faire les citoyens?

Si vous étiez dans la région de Masson-Angers lors de ces incidents, et avez vu quelque chose d’inhabituel sur ou près de l’eau, contactez notre ligne-info anti-pollution pour le signaler. Nous avons un formulaire sur notre site Web où vous pouvez poster vos observations. Nous examinons chaque rapport et contactons les autorités compétentes pour aider à trouver une solution aux problèmes portés à notre attention.

Garde-rivière des Outaouais est un organisme de charité. Si vous souhaitez soutenir notre ligne anti-pollution ou nos autres initiatives, envisagez de faire un don. Nous comptons sur les donateurs individuels qui s’intéressent à la rivière pour avoir la capacité de réagir à des événements tels que celui-ci.

Est-il sécuritaire de nager et de pêcher dans la rivière?

Le Centre intégré de santé et services sociaux de l’outaouais a émis ce communiqué le 1er août.

Est-il sécuritaire pour les résidents de la région de boire l’eau du robinet?

Oui, ces incidents n’ont pas eu d’impact sur les opérations de traitement de l’eau. La municipalité de Rockland a émis un communiqué confirmant que la qualité de l’eau n’était pas affectée

Carte de la région

2 responses to “Poissons Morts sur la Rivière du Lièvre: mise à jour du 15 août”

  1. Viviane Leclair dit :

    Se débarrasser des poissons morts, oui selon les recommandations ci-dessus, fort bien, mais suggestions,… Vous y avez sûrement pensé!
    1. Toute municipalité des deux côtés de la rivière devrait avoir l’obligation de recueillir les carcasses selon les mêmes règles, uniformes, strictes, établies par les autorités fédérales (mesures d’urgence spéciales), et avoir l’obligation de disposer de ces carcasses selon ces règles de façon à éviter toute contamination ou autre incidence inconnue à date et ce, tant que les résultats des analyses ne seront pas concluants. Donc surtout pas de compostage, ni de vidanges enfouis !

    Par conséquent, ces carcasses devraient être incinérées une fois que toutes les analyses et conclusions seront complétées.

    2. Il serait important de suggérer aux gens qui trouvent des carcasses de poisson de les mettre en sacs de plastique bien fermés ou hermétiques et si possible de les garder au congélateur en attendant d’en disposer selon les règles établies.

    Les municipalités devraient désigner un ou des sites ouverts à leurs contribuables pour recevoir, garder congelées et entreposées les carcasses de poissons en attendant soit qu’elles soient recueillies et incinérées par l’autorité compétente ou encore de brûler elles-mêmes ces carcasses selon les règles établies.

    3. L’analyse de ses carcasses devraient être faite par les autorités compétentes dans la même mesure qu’elle fut faite pour les chevreuils d’élevage dans le secteur de Lachute-Grenville l’an passé.
    Par conséquent, il serait approprié d’aviser la population d’éviter de consommer tout poisson pêché dans le secteur visé jusqu’à ce que tout soit concluant. La pêche est cependant toujours permise et souhaitée.

    Inviter la population à soumettre des solutions…
    Ce serait peut-être conscientiser chacun sur ses responsabilités, sur l’interdépendance de tous.
    Trouvons vite la cause et essayons de réparer le tort causé !

  2. michel charbonneau dit :

    Je comprends les grandes difficultés de juridiction pour ce qui est de la rivière des outaouais, mais je ne peux oublier que plusieurs municipalités tout le long du cours de cette rivière consomme de l’eau puisée dans cette rivière. Le poisson est un animal qui nage et se déplace selon la nourriture trouvée, il se pourrait donc que des poissons contaminés soient en aval ou amont du site où ont été découverts les poissons. Il y a maintenant plus d’un mois que s’est produit les premières observations. C’est aberrant que nous ne puissions toujours pas connaître la source de la contamination. Il y a urgence!! Responsables, réveillez vous!!!!!

    Michel Charbonneau
    citoyen de Gatineau