Mise à jour de notre Garde-rivière: Déchets nucléaires dans le bassin versant de la rivière des Outaouais

Garde-rivière des Outaouais continue à travailler fort pour protéger notre bassin versant de la pollution par les déchets nucléaires. Notre Garde-rivière, Meredith Brown, a ces nouvelles à partager avec vous.

Il y a plus de deux ans, le 5 mai 2016, nous avons reçu l’avis officiel que les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) avaient présenté leur proposition de projet de construction d’une installation permanente de stockage des déchets de faible et moyenne activité sur le site des Laboratoires de Chalk River (LCR), à seulement quelques centaines de mètres des rives de la rivière des Outaouais. Le même jour, les LNC ont déposé leur proposition de projet visant à déclasser l’installation du réacteur nucléaire de démonstration (NPD), une ancienne centrale nucléaire exploitée jusqu’en 1987 à Rolphton (Ontario), sur la rive sud de la rivière des Outaouais, à environ 225 km au nord-ouest d’Ottawa. Ces deux propositions ont surpris les experts et les anciens employés d’EACL; les propositions sont imparfaites et n’offriront pas le niveau de protection auquel s’attendent les Canadiens.

Le projet proposé par les LNC mettra en contact les déchets radioactifs et l’eau pendant des milliers d’années. Ce n’est pas un projet que les Canadiens peuvent appuyer. Nous devons exiger une meilleure conception et une meilleure technologie.

Il s’est passé beaucoup de choses sur ces deux dossiers depuis 2016. Sur le registre de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE), 357 documents ont été déposés pour ces deux projets. Garde-rivière des Outaouais travaille sur ce dossier depuis plus de deux ans et se bat pour s’assurer que le Canada investisse dans les meilleures solutions qui protègent notre eau et les espèces qui dépendent d’une eau propre.

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Quelques mises à jour importantes à partager :

  • Au cours du processus d’évaluation environnementale (EE) de l’installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS), une décharge pour déchets nucléaires, plusieurs organismes fédéraux, notamment ECCC, RNCan, Santé Canada et la CCSN, ont enregistré environ 200 questions/commentaires sur l’ébauche d’une étude d’impact sur l’environnement des LNC. Les LNC doivent prendre en compte tous les commentaires avant de poursuivre le projet.
  • Compte tenu de l’ampleur des questions et des commentaires générés, les LNC ont apporté d’importantes modifications à la conception de l’IGDPS, notamment un nouveau plan visant à acheminer les «eaux usées traitées» de l’IGDPS directement dans le lac Perch qui se déverse dans la rivière des Outaouais.
  • Des modifications sont également apportées aux plans de coulage de béton sur le NPD à Rolphton comme méthode de démantèlement brute (avant la prise de contrôle par le consortium, le plan de démantèlement consistait à démanteler correctement le réacteur NPD et à nettoyer le site le long de la rivière des Outaouais).
  • Le consortium des LNC a préparé discrètement une «stratégie intégrée de gestion des déchets» qui prévoit le transport de déchets radioactifs provenant de sites contaminés vers Chalk River. Ce plan de transport des déchets vers les LCR n’entrait pas dans le cadre de l’EE et n’a pas été discuté publiquement. Le transport des barres de combustible usées (déchets nucléaires de haute activité) de Whiteshell à Chalk River débutera dans la nouvelle année.
  • Bien que l’IGDPS n’ait pas été approuvée, les LNC ont lancé un appel d’offres pour la construction de l’énorme monticule de stockage artificiel. Ils n’ont pas de plan B et continueront à défendre leur proposition pour ce monticule malgré les préoccupations légitimes de nombreux experts.

Nouveaux délais

Les délais pour ces projets ont considérablement changé. L’évaluation finale de l’impact environnemental des deux projets est prévue pour l’été 2019. La date cible pour la publication de l’évaluation environnementale est maintenant fixée à 2020 – typiquement une consultation publique de 30 jours aura lieu avant l’audience. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) décidera en dernier ressort quand les audiences auront lieu.

Pour quoi nous battons-nous ?

Nous voulons une solution qui protège toutes les espèces des déchets radioactifs actuellement sur le site de Chalk River. Nous aimerions que le Canada s’inspire de pays comme la Finlande qui a construit des dépôts géologiques qui cloisonnent tous les niveaux de déchets radioactifs. Nous voulons une installation de stockage des déchets radioactifs sans contact avec l’eau.

Nous attendons de notre gouvernement fédéral qu’il mène des consultations constructives avec les gouvernements autochtones du bassin de la rivière des Outaouais, en s’efforçant d’obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé à mesure que le Canada présente cette proposition qui affectera leurs droits et leur territoire pendant des milliers d’années.

Prochaines étapes pour Garde-rivière des Outaouais

Nous continuerons de surveiller de près ce dossier, participerons à l’évaluation environnementale en cours et au conseil de gérance de l’environnement des LNC. Nous espérons recevoir un financement supplémentaire de la CCSN afin de faire appel à un expert en traitement de l’eau contenant des radionucléides. Nous avons besoin d’un avis d’expert indépendant sur la validité du projet d’une installation de traitement de l’eau qui recevra le lixiviat contaminé collecté auprès de l’IGDPS.

Votre Garde-rivière assistera à une discussion technique sur le projet de fermeture du réacteur nucléaire de démonstration (NPD) pendant toute la journée du 22 novembre à Deep River, afin de bien comprendre les changements proposés par les LNC pour ce projet de déclassement.

Que pouvez-vous faire?

Agissez et faites savoir à vos représentants élus ce que vous pensez de la façon dont le Canada gère notre responsabilité nucléaire d’un montant de 8 milliards de dollars. Nous ne pouvons pas continuer à générer plus de déchets nucléaires sans un plan sûr, transparent et élaboré en consultation avec tous les Canadiens, y compris les gouvernements autochtones.

Le 6 novembre, montrez votre soutien à une approche inclusive et moderne visant à protéger les Canadiens de nos déchets nucléaires en augmentation. Nous vous donnons rendez-vous pour un rassemblement à midi devant l’église presbytérienne St. Andrew, au 82, Rue Kent. Nous descendrons la rue Sparks jusqu’à la flamme sur la colline du Parlement, et inversement.

Nous organisons conjointement une activité d’information sur le problème des déchets nucléaires à Chalk River près de la rivière des Outaouais, et sur ce que nous pouvons faire pour protéger notre eau. C’est le dimanche 18 novembre à la Maison du citoyen à Hull. L’événement sera bilingue et une interprétation simultanée sera disponible!

One response to “Mise à jour de notre Garde-rivière: Déchets nucléaires dans le bassin versant de la rivière des Outaouais”

  1. Lemaître-Auger Françoise dit :

    Je désire suivre ce dossier car il m’indigne. Incroyable que les gouvernements laissent à l’entreprise privée la gouvernance d’éléments fondamentaux de la santé et de la survie des territoires. Est-ce normal que ce soit l’action citoyenne qui prenne en mains la responsabilité de ces enjeux fondamentaux? Que font les élus? Jusqu’où iront les lobbys? Tant d’argent public qui finit dans des entreprises opaques et souvent utilisatrices de paradis fiscaux….