Le bassin versant en bref

Définition d’un bassin versant

Un bassin versant – parfois appelé bassin récepteur ou bassin hydrographique – constitue une frontière physique. Celle-ci délimite l’ensemble d’une région terrestre qui se draine en un seul endroit. Autrement dit, l’eau qui tombe au sol sous forme de pluie s’accumule, puis, selon l’inclinaison du terrain, s’écoule vers les ruisseaux, les rivières, les étangs et les lacs, pour continuer son chemin en aval vers l’embouchure d’un cours d’eau. Chaque étendue d’eau possède son propre bassin versant. Chaque bassin versant est séparé des autres par une série de sommets. La rivière des Outaouais fait partie du bassin versant du Saint-Laurent et en est l’affluent le plus important. Au sein du bassin versant de la rivière des Outaouais, on trouve de nombreux bassins versants plus petits les uns que les autres pour chacun des cours d’eau de plus petite envergure. Par exemple, les rivières Bonnechère, Dumoine, Gatineau et Rideau ont toutes leur propre bassin versant qui fait partie du bassin versant de la rivière des Outaouais. 

Un bassin versant peut contenir différents types de couvertures terrestres, y compris des forêts, des milieux humides, des étendues d’eau, des zones urbaines et des terres agricoles. La couverture terrestre d’un bassin versant peut avoir des répercussions sur les rivières et la qualité de leur eau en déterminant la vitesse à laquelle les précipitations s’écoulent sur le sol et la présence de polluants, de nutriments ou de sédiments transportés dans les ruisseaux locaux. Dans un bassin versant, tout est interrelié; ce qui se passe dans une partie du bassin versant aura des effets sur les autres secteurs.

Le bassin versant de la rivière des Outaouais en bref

Origine du nom : Les noms de lieu « Ottawa » et « Outaouais » sont dérivés de l’Anishinàbemowin (mot algonquin) adàwe, qui signifie «faire du commerce». Historiquement, les Anishinabeg (peuple algonquin) contrôlaient le commerce de la rivière et c’était une route principale traversant leur territoire.

Source : Le Lac des Outaouais, au Québec, est situé à 250 km au nord d’Ottawa et à 290 km au nord-ouest de Montréal, dans la région administrative de l’Outaouais. La commmunauté la plus proche est Clova, un ancien village forestier qui héberge aujourd’hui plusieurs chalets de pourvoyeurs. Clova est également une station du chemin de fer dans l’Abitibi (Via Rail).

Longueur de sa source à son embouchure : 1 271 km.

Perte d’élévation : La rivière passe de 430 mètres en amont à 20 mètres à son embouchure.

Débit mesuré au barrage Carillon : Débit moyen : 1 950 m3/s; minimum : 306 m3/sec en 1971; maximum : 9217 m3/sec en 2019.

Superficie du bassin versant : 146 300 km2. Le bassin versant s’étend d’ouest en est de Shining Tree en Ontario à St-Jérôme au Québec, et du sud au nord de Westport en Ontario à Launay au Québec. Il va d’Algonquin à Aiguebelle et de Témiscamingue à Tremblay. Il a deux fois la taille du Nouveau-Brunswick et dépasse plusieurs pays en superficie, dont la Grèce, le Portugal, la Suisse, l’Angleterre, l’Écosse, la Bulgarie, Cuba et le Danemark.

Points les plus élevés : 935 m. à Pic Johannsen (QC) et 693 m. à Ishpatina (ON).

Écozones terrestres : Bouclier boréal et plaines à forêts mixtes.

Géographie et géologie

Satellite Image

Il suffit de jeter un coup d’œil à une spatiocarte de l’Amérique du Nord pour remarquer que la rivière des Outaouais figure parmi les plus importantes du continent. La deuxième plus grande de l’est du Canada, elle s’étend sur 1 271 km et son bassin versant couvre une superficie de 140 000 km2

La rivière creuse principalement son lit dans le Bouclier canadien, formation rocheuse issue de l’ère précambrienne et qui héberge des centaines de milliers de lacs – la plus grande concentration d’eau douce sur la planète! Ce substrat principalement acide et résistant à l’érosion supporte une immense étendue forestière, essentielle au maintien d’une eau douce abondante et de qualité. C’est de cette source qu’émanent des cours d’eau reconnus pour leur importance sur les plans écologique et économique : le Saint-Laurent, le Saguenay, le Nelson, l’Eastmain, le Churchill et… l’Outaouais. Le volume d’eau dans la rivière des Outaouais est comparable à celui dans l’ensemble des rivières de l’Europe de l’ouest.

Répercussions des activités humaines sur la rivière des Outaouais

Compte tenu de l’immense superficie du bassin versant de la rivière des Outaouais et du nombre de personnes qui y résident, il n’est pas surprenant que la rivière soit menacée par des pressions provenant de différentes activités. Toutefois, si nous voulons préserver et protéger la santé écologique de notre réseau de rivières, nous devons comprendre et prédire les effets cumulatifs de nos activités et trouver des solutions qui permettront aux générations futures de manger le poisson et boire l’eau de la rivière sans crainte de dangers.

À l’heure actuelle, on ne s’entend pas sur la quantité totale de polluants déversés dans notre réseau de rivières provenant d’eaux usées municipales et industrielles, et encore moins sur celles qui proviennent de sources de pollution non ponctuelles comme le ruissellement des eaux pluviales urbaines, le ruissellement à partir des terres agricoles ou la navigation de plaisance. De même, on ne comprend que de façon limitée le fonctionnement systémique de la rivière. Par exemple, comment la rivière prend-elle sa forme? Comment réagit-elle à la construction des nombreux barrages, à l’augmentation du nombre de zones imperméables et à l’extraction des ressources (exploitations forestières et minières)? Au mieux, les données de base dont nous disposons sont rares. Comme il s’agit d’une rivière interprovinciale, aucune des deux provinces ne peut entreprendre une étude exhaustive du bassin versant à partir de ses berges.

Parcs du bassin versant

Ontario : Parc provincial Lake Evelyn Smoothwater, Parc provincial Larder River, Parc provincial Mattawa River, Parc provincial Samuel de Champlain, Parc provincial Westmeath, Parc provincial Ottawa, Parc provincial Algonquin, Parc provincial Upper Madawaska, Parc provincial Lower Madawaska River, Parc provincial Lake St. Peter, Parc provincial Driftwood, Parc provincial Fitzroy, Parc provincial Bon Echo, Parc provincial Sharbot Lake, Parc provincial Rivière Rideau, Parc provincial Silver Lake, Parc provincial Voyageur et Parc provincial Murphy’s.
Québec : Parc de la Gatineau (CCN), Parc national du Mont-Tremblant, Parc national d’Aiguebelle, Parc national d’Oka, Parc national de Plaisance, Réserve faunique La Vérendrye, Réserve faunique Papineau–Labelle, Réserve faunique Rouge–Matawin et Parc national d’Opémican.

Principaux tributaires

En amont du lac Témiscamingue : Camachigama, Capitachouane, Chochouane, Darlens, Kinojévis, Blanquet et Wabi Creek.
Du lac Témiscamingue au fleuve St. Laurent : Kipawa, Montréal, Mattawa (43 km), Petawawa (187 km), Bonnechere (145 km), Madawaska (230 km), Mississipi (169 km), Rideau (146 km), South Nation (161 km), Rigaud, Maganasipi, Dumoine (129 km), Noire, Coulonge (217 km), Gatineau (386 km), La Lièvre (330 km), Blanche, Petite nation (97 km) et Rouge (185 km).

Plus grandes îles : Îsle aux Allumettes, Île-du-Grand-Calumet et Kettle Island.

La rivière des Outaouais est reliée : au lac Ontario par le Canal Rideau et à la partie supérieure de la rivière et du réservoir Cabonga dans le bassin de la rivière Gatineau vers le réservoir Dozois (situé à la tête de la rivière des Outaouais) par le barrage Barrière. La dérivation Cabonga-Dozois est ouverte afin d’assurer un débit moyen pour satisfaire les besoins de production hydroélectrique sur l’Outaouais supérieur. La rivière Mattawa suit son cheminement naturel au travers de la région d’Algonquin Highlands, entre le lac Nipissing et la rivière des Outaouais. Elle passe à 3,5 km à l’est du lac Nipissing et s’allonge à l’est le long d’une ancienne ligne de faille, pour se jeter dans la rivière des Outaouais. La rivière Mattawa reliait jadis les lacs Supérieur et Huron à la rivière des Outaouais.

Importance écologique : Dans la vallée de la rivière des Outaouais, il y a au moins 24 espèces menacées ou plus, reconnues comme telles à l’échelle provinciale ou nationale, notamment le petit blongios, la tortue ponctuée et le ginseng à cinq folioles. Son microclimat, son sable et son substratum de calcaire sont propices aux zones humides et aux forêts, qui abritent une flore et une faune hétéroclites. On considère cette région comme étant la plus menacée au Canada, et celle au Québec qui présentent les écosystèmes les plus variés (Source : Conservation de la nature Canada)

On y retrouve également une diversité de moules d’eau douce : au moins 14 espèces, soit 27 % de ce qu’on retrouve au Canada, chacune étant reliée à un poisson hôte particulier qui assure la dispersion en aval et en amont des larves glochidies. Dans plusieurs zones de la rivière des Outaouais, la densité des moules d’eau douce dépasse souvent 100 individus au mètre carré, beaucoup plus que dans l’est du Canada. (Source : André Martel – Musée canadien de la nature)