Sentinelle de la rivière des Outaouais relâche des anguilles d’Amérique dans le ruisseau de la Brasserie grâce a un projet interprovincial hors du commun

Sentinelle de la rivière des Outaouais et la Fédération canadienne de la faune se sont associés avec des partenaires d’importance pour essayer de sauver l'anguille d'Amérique de la rivière des Outaouais. De gauche à droite: Louis Lafontaine, Adèle Michon, Meaghan Murphy et David Browne. Photo par Martin Lipman.

Gatineau, le 14 juillet 2016. Sentinelle de la rivière des Outaouais (Ottawa Riverkeeper) a relâché hier après-midi des anguilles d’Amérique à l’embouchure du ruisseau de la Brasserie, à Gatineau.

Cette intervention s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec la Fédération canadienne de la faune et fait suite à deux années de recherche sur la migration de l’anguille d’Amérique dans la rivière des Outaouais. L’objectif est d’améliorer le passage des anguilles aux deux premiers barrages hydroélectriques de la rivière des Outaouais, soit les barrages de Carillon et des Chaudières. Des passes migratoires à ces endroits stratégiques permettraient d’offrir 200 km de territoire aux anguilles. Le ruisseau de la Brasserie est une voie de contournement naturelle potentielle, car il se connecte à la rivière des Outaouais en amont et en aval du barrage des Chaudières.

L’anguille est une espèce migratoire en voie de disparition en Ontario et susceptible d’être désignée comme vulnérable au Québec. Contrairement aux saumons, elles naissent dans l’océan Atlantique et remontent les rivières pour y passer leur vie. Malheureusement, leur migration est entravée par les barrages hydroélectriques, qui les empêchent de remonter le courant ou les tuent dans les turbines.

« Plus de 98 % de la population d’anguilles de la rivière des Outaouais a disparu. En collaboration avec plusieurs partenaires, y compris la Fédération canadienne de la faune, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Hydro Ottawa et la Ville de Gatineau, nous sommes déterminés à renverser cette tendance déplorable », a déclaré Adèle Michon, directrice des opérations pour le Québec chez Sentinelle de la rivière des Outaouais. « Lors d’inventaires aquatiques datant des années 1980, des anguilles ont été répertoriées dans le ruisseau de la Brasserie, mais, depuis, aucune étude n’a rapporté leur présence. Notre projet, financé par le Fonds vert de la Ville de Gatineau, cherche à déterminer si les anguilles essaient d’emprunter le ruisseau de la Brasserie pour contourner les chutes des Chaudières et ainsi continuer leur périple de remontée de la rivière des Outaouais », a rajouté Mme Michon.

« Les anguilles proviennent du barrage de Beauharnois, situé dans le fleuve Saint-Laurent, où il y a déjà une passe migratoire pleinement fonctionnelle. Plus tôt aujourd’hui, nous avons marqué 400 anguilles et les avons relâchées à Hawkesbury, en Ontario. Nous venons d’installer une échelle à anguilles et un récepteur à la base du barrage du château d’eau du ruisseau de la Brasserie pour voir si les anguilles marquées s’y rendent et essayent de s’y frayer un chemin pour contourner les chutes des Chaudières », a expliqué Dr. Meaghan Murphy, biologiste pour Sentinelle de la rivière des Outaouais.

Selon David Browne, directeur de la conservation chez Fédération Canadienne de la Faune, « La restauration des populations d’anguille d’Amérique dans le bassin versant de la rivière des Outaouais est cruciale pour la restauration de l’espèce au Québec et en Ontario. Beaucoup d’attention est mise sur la façon d’améliorer le passage des anguilles aux grands barrages du Saint-Laurent, mais la rivière des Outaouais a de larges superficies d’habitats relativement sauvages par rapport au Saint-Laurent. De plus, les barrages de la rivière sont de plus petite taille, ce qui offre des solutions moins coûteuses pour améliorer le passage. Les études visant à trouver des moyens d’améliorer le passage au ruisseau de la Brasserie, dans le vieux Hull, constituent une étape importante pour la récupération de cette espèce en voie de disparition».

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs considère ce projet comme prioritaire pour le rétablissement de l’anguille dans la région. La perte d’accessibilité de l’habitat et la mortalité par turbinage dans les installations hydroélectriques constituent les principales causes de déclin de l’espèce. L’utilisation du ruisseau de la Brasserie comme passage migratoire permettrait donc de redonner accès à une vaste superficie d’habitats, ce qui serait hautement bénéfique pour l’espèce.

Si vous trouvez une anguille :

Malgré son statut précaire, le public considère l’anguille comme un animal non désirable. Nous avons besoin du soutien du public pour rétablir l’espèce. Si vous trouvez une anguille, morte ou vivante, veuillez communiquer avec nous. Nous avons besoin des informations suivantes :

  • La localisation
  • L’état (vivante ou morte)
  • La taille approximative
  • Si l’anguille est capturée en pêchant : l’appât utilisé et la profondeur de l’eau
  • Et une photo!

Le saviez-vous?

  • Toutes les anguilles frayent dans la mer de Sargasse, dans l’océan Atlantique.
  • La grande majorité des anguilles de la rivière des Outaouais sont des femelles.
  • Les anguilles, ou « Pimisi », sont une espèce historiquement très importante pour les Algonquiens.
  • Plus de 98 % des anguilles de la rivière des Outaouais ont disparu.
  • Sur 21 barrages de la rivière des Outaouais, seulement un opérateur étudie la possibilité d’installer une passe migratoire à anguilles.

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À propos de nous :
Sentinelle de la rivière des Outaouais (Ottawa Riverkeeper) est un organisme à vocation caritative qui a pour mission d’inciter les citoyens à protéger la rivière des Outaouais et ses affluents. Nous travaillons de façon collaborative afin de créer un avenir où tous peuvent profiter d’une rivière des Outaouais dont l’eau est potable et est propice à la baignade et à la pêche. Nous préconisons des prises de décisions éclairées, la sensibilisation et la participation du public, l’accès à l’information et le respect de la réglementation, dans l’intérêt de notre rivière et de nos communautés.

Renseignements:

Français :
Adèle Michon, dir. des opérations au Québec
amichon@ottawariverkeeper.ca
819-576-2123

Anglais :
Patrick Nadeau, directeur général
pnadeau@ottawariverkeeper.ca
613-321-1120

One response to “Sentinelle de la rivière des Outaouais relâche des anguilles d’Amérique dans le ruisseau de la Brasserie grâce a un projet interprovincial hors du commun”

  1. Marie Manseau dit :

    J’ai aperçu une magnifique anguille blanche avec des pois noirs d’au moins un mètre de longueur dans une des baies de la rivière des Outaouais.
    Je cherche à l’identifier