La Loi sur les espèces en voie de disparition : Livrée à ses risques et périls

Avez-vous entendu? Le gouvernement de l’Ontario est en train de modifier la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Il s'agit d'un texte de loi établi de longue date qui vise à protéger les espèces aquatiques et terrestres dont la population est en telle diminution qu'elles risquent de disparaître complètement de l'Ontario.

Garde-rivière des Outaouais a toujours été un fervent défenseur d’une LEVD robuste qui assure un équilibre entre l’accès à la rivière et la nécessité de protéger des écosystèmes plus fragiles qui permettent une biodiversité riche et en santé. C’est pourquoi, outre la vitesse accélérée du processus, les modifications proposées dans le projet de loi 108 (Loi de 2019 pour plus de logements et plus de choix) nous inquiètent beaucoup.

De nombreux aspects de ce projet de loi révèlent une nette rupture avec les protections existantes. Voir ci-dessous quelques exemples que nous avons identifiés. Ceux-ci montrent clairement comment les failles de ce projet de loi limiteraient la capacité de la LEVD à protéger les espèces en péril:

1) Rituel de Retards : Plusieurs mécanismes sont proposés pour retarder la protection des espèces en péril nouvellement identifiées. En effet, on compte des délais prolongés et des obstacles pour ajouter une espèce à la liste, ainsi que des retards pouvant aller jusqu’à plusieurs années avant que les protections ne prennent effet une fois qu’une espèce est jugée en péril. Cela garantit quasiment qu’au moment où une espèce figurera sur la liste, sa population sera éteinte dans notre province.

2) Science Superflue: Le/la ministre n’aurait plus besoin de faire appel à des experts pour prendre des décisions concernant la classification d’une espèce. L’obligation de consulter un expert, voire la définition de ce dernier, est laissée à la discrétion du ministre. Cela élimine l’assurance d’une prise de décision basée sur des preuves scientifiques crédibles.

3) Payer pour Piller: Un nouveau fonds de conservation serait créé auquel les développeurs devraient contribuer lorsqu’ils mènent des activités ayant un impact négatif sur des écosystèmes fragiles, telles que les zones humides et les rives. Cette mesure a posteriori annulerait l’application des protections existantes. De plus, rien n’indique comment ce fonds serait alloué et seules les espèces sélectionnées par le/la ministre en bénéficieraient.

4) Pas dans Ma Cour: Les espèces figurant actuellement sur la liste des espèces en voie de disparition pourraient être retirées de la liste si leur statut est différent dans une autre juridiction. Regardons le cas de l’anguille d’Amérique. Il s’agit d’une espèce de grande valeur historique et culturelle pour les peuples autochtones. Jusqu’à il y a quelques décennies, c’était le poisson le plus abondant dans la rivière des Outaouais. Aujourd’hui, il ne reste que 1% de sa population. Ce déclin est alarmant car il est principalement causé par l’action humaine. Toutefois, en vertu du projet de loi, le fait que le Québec ne la considère pas en voie de disparition signifie que l’Ontario pourrait simplement le retirer de la liste. À l’ère de la mondialisation, ce serait une renonciation claire à la responsabilité qui incombe à l’Ontario de protéger la biodiversité à l’intérieur de ses frontières.

Après avoir lu ceci, nous espérons que vous conviendrez avec nous et d’autres organisations environnementales que le projet de loi 108 n’est pas destiné à protéger les espèces en voie de disparition.

Si vous partagez nos inquiétudes, nous vous invitons à contacter votre député provincial dès maintenant pour lui dire que l’affaiblissement de la LEVD est une mauvaise idée qui entraînera moins de poissons dans nos rivières, moins de kilomètres de rivages magnifiques pour absorber la montée des eaux, et moins d’opportunités pour le public d’apprécier la nature.

Agissons ensemble pour envoyer un message clair indiquant que nous ne voulons pas que la LEVD soit le prochain ajout à… la liste des espèces en voie de disparition! Les Ontariens méritent mieux!

3 responses to “La Loi sur les espèces en voie de disparition : Livrée à ses risques et périls”

  1. France Lévesque dit :

    Et sur une note plus personnelle de la part de l’envoyeur – France Lévesque ici – notre santé économique semble ne reposer que sur les infrastructures et le bien être des entrepreneurs en constructions et le développement immobilier. Ces gens-là auront toujours l’argent pour payer des amendes ou des taxes ou donner des contributions. Et nos gouvernements sont à leur merci.

  2. Patricia dit :

    Il est vraiment dommage de voir tout ce qui disparait et pollue la terre. Qu’est ce qui est plus important? Faire de l’argent, construire, détruire, exploiter, être préoccupé par ses propres petits besoins ou bien… vivre en harmonie sur une terre saine? Il est plus qu alarmant d’agir et vite! Tout le monde devrait se sentir concerné par ce qui se passe. Il faut arrêter de fabriquer du plastique, pêcher ce qui est en disparition et tuer des animaux qui souffrent pour nos assiettes! Le citoyen fera son travail s’il a les connaissances précises pour agir et si on lui offre le moyen de le faire. Donc, il est primordial d’avoir une bonne éducation dans ce domaine, de voir plus de publicités extérieures, plus d’images chocs exposées au public. Il faut oser parler à haute voix. Arrêtons de détruire et polluer notre belle planète!

  3. Line dit :

    Il faut que nos politiciens s’impliquent davantage et posent des gestes concrets pour sauver celle sans qui nous ne serions pas là, notre planète! Et ça comprend toute cette vie qui l’habite! Aujourd’hui ce sont d’autres espèces qui sont menacées mais si nous ne faisons rien, demain ce sera nous! Votre responsabilité est grande en tant qu’élus. Il est certain que tant que le système économique prévaudra comme façon de vivre ici- bas, cela rendra tous ces gestes difficiles mais il ne faut pas baisser les bras en attendant que l’Homme devienne plus conscient et conséquent.