La population historique de bar rayé du fleuve Saint-Laurent a été déclarée disparue

Nous sommes dévastés d’apprendre que la population d’origine de bar rayé du fleuve Saint-Laurent a été déclarée disparue dans la dernière Évaluation des espèces sauvages du COSEPAC. Cette triste nouvelle ne sert qu’à renforcer notre détermination à protéger la biodiversité de notre bassin versant.

Plutôt ce mois-ci, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a communiqué les résultats de sa dernière évaluation des espèces sauvages à la suite de sa réunion, fin novembre à Ottawa. Parmi les espèces évaluées, on trouve le bar rayé du fleuve Saint-Laurent, l’une des trois populations distinctes de bars rayés trouvées au Canada. Le COSEPAC en est venu à la triste conclusion que cette population particulière de bars rayés qui vivait dans le fleuve Saint-Laurent est maintenant considérée comme étant disparue.

La population historique qui vivait autrefois dans le fleuve et dont le dernier individu connu a été capturé en 1968, a disparu, victime de la surpêche et de la dégradation de son habitat. En 2002, des bars rayés de la rivière Miramichi (Nouveau-Brunswick) ont été introduits dans le fleuve Saint Laurent afin de tenter l’établissement d’une population reproductrice. Toutefois, ces bars rayés qui descendent des individus de la rivière Miramichi forment une population distincte de bars rayés – celle du golfe Saint-Laurent – et sont différents des individus de la population historique qui vivait dans le fleuve.

Bien qu’aucun bar rayé ne vive dans la rivière des Outaouais, on y trouve quatre espèces apparentées soit l’achigan à grande bouche, l’achigan à petite bouche, le crapet de roche et le bar blanc. Le triste sort de la population historique de bars rayés du fleuve met en évidence l’importance de défendre les populations d’espèces indigènes de la rivière des Outaouais comme de son bassin versant et de travailler à leur protection. Ces populations garantissent la diversité vitale du patrimoine génétique de ces espèces.

Garde-rivière des Outaouais a entrepris une série de projets visant à protéger les espèces les plus vulnérables. Depuis plusieures années, nous travaillons à la protection de l’anguille d’Amérique présente dans la rivière des Outaouais. L’anguille d’Amérique est une espèce unique qui, à partir de son lieu de frai dans la mer des Sargasses, migre dans la rivière des Outaouais pour y grandir et qui revêt une grande importance culturelle pour le peuple algonquin depuis des millénaires. Le dernier demi-siècle a marqué le déclin fulgurant de la population d’anguilles d’Amérique dans la rivière des Outaouais qui a diminué de 99 %, principalement en raison de la construction de barrages qui bloquent la route migratoire.

Plus récemment, nous avons lancé une initiative de surveillance de l’obovarie olivâtre, une moule d’eau douce récemment assujettie à la Loi sur les espèces en péril du Canada. La rivière des Outaouais abrite la plus grande densité connue d’obovaries olivâtres au Canada et il est important de bien connaître les conditions de leur épanouissement afin de mieux protéger l’espèce en général. Ce travail, nous ne pourrions l’accomplir sans le soutien de la collectivité qui appuie Garde-rivière des Outaouais. Espérons que, grâce à ces efforts soutenus, ces merveilleux animaux ne connaissent pas le même sort.

Si vous vous intéressez aux résultats pour toutes les espèces évaluées lors de la dernière réunion du COSEPAC, vous en trouverez un tableau sommaire à l’adresse suivante : http://www.cosewic.ca/index.php/fr/processus-d-evaluation/sommaire-resultats-novembre-2019

Et vous pouvez consulter le communiqué de presse du COSEPAC sur le bar rayé du fleuve Saint-Laurent à l’adresse suivante : http://www.cosewic.ca/index.php/fr/nouvelles-et-evenements-a-venir/communique-de-presse-bar-raye-nov-2019

Image de couverture: Timothy Knepp, USFWS