La deuxième cohorte de jeunes leaders de l’eau se mouille

Le premier week-end d'octobre, nous avons accueilli une nouvelle cohorte de Jeunes leaders de l'eau dans le programme. Leur initiation a pris la forme d'un voyage de camping de plusieurs jours, comprenant rafting, natation, exploration, et lasagne! Ce blog a été écrit par certains des Jeunes leaders de l’eau qui ont participé à ce voyage.

Expédition en rafting avec Boreal River Adventures sur la rivière Gatineau

Un groupe de jeunes s’est réuni la première fin de semaine d’octobre pour participer à une palpitante expédition en rafting qui marquait les débuts de la deuxième cohorte des Jeunes leaders de l’eau. L’activité a été gracieusement coordonnée par notre nouvelle chef de programme, Naomi Sarazin, aidée de Katy Alambo, chef de la première cohorte. Nous avons quitté les bureaux de Garde-rivière des Outaouais prêts à nouer des liens et à en apprendre plus sur le bassin versant et le rôle des jeunes leaders de l’eau.

À notre arrivée au campement le vendredi soir, il faisait très froid, mais nous avons été chaleureusement accueillis par nos guides, qui avaient déjà monté nos tentes et nous attendaient avec un feu réconfortant et un délicieux repas. Après avoir enfilé des vêtements chauds, nous avons mangé autour du feu en faisant connaissance. Chacun devait dire en quoi il étudiait, comment il avait entendu parler du programme et quel aspect du voyage l’excitait le plus ou lui faisait le plus peur. Sans surprise, la plupart d’entre nous redoutaient d’avoir froid sur la rivière. Nos guides nous ont promis que ce serait moins froid durant le jour et, après une dégustation de brownies sur feu de bois plutôt bien cuits, chacun a quitté à regret la chaleur du feu pour regagner sa tente.

JOUR 1 : Mise à l’eau

Le lendemain matin, nos guides nous ont gâtés avec du pain doré au déjeuner et un autre feu qui, sous les premiers rayons du soleil, a eu tôt fait de nous réchauffer. Ils nous ont ensuite remis des combinaisons isothermiques doublées de laine polaire et des hauts étanches pour nous préparer à affronter la rivière. Avant de partir, nous avons eu droit à quelques conseils de sécurité. On nous a entre autres expliqué quoi faire si quelqu’un (disons Paige, par exemple) tombait dans l’eau. Enfin, après avoir regroupé tout l’équipement, en équilibre précaire, dans une des embarcations – ce qui a demandé quelques allers-retours entre le campement et la rivière – nous étions enfin prêts à partir.

Tout au long de la journée, notre guide de rafting nous a donné des notions de base sur la rivière. Elle nous a expliqué certaines caractéristiques des rapides, comme les trous et les contre-courants, et ce qui les amenait à se former. Avant de descendre notre premier rapide, nous avons accosté sur une île pour établir la route à prendre. Nous avons ainsi pu analyser le rapide et reconnaître certaines caractéristiques que notre guide nous avait déjà fait remarquer plus tôt. De retour dans notre embarcation, nous avions déjà pas mal chaud.

Photo: Boreal River Adventures

Après avoir traversé le rapide en entier sans anicroche, notre raft a légèrement accroché au passage un rocher près de la berge. C’est le moment qu’a choisi la Jeune leader de l’eau Paige pour une baignade involontaire. Après avoir repêché notre camarade, nous avons poursuivi notre route en nous imprégnant des magnifiques paysages.

À l’heure du lunch, nous avons cassé la croûte sur les berges de la rivière et en avons profité pour faire un peu de bodysurfing dans une zone de courant plus calme. Enfin, après une belle journée d’apprentissage sur l’eau, nous sommes arrivés à notre second campement, une île tout près de la Première nation Kitigan Zibi Anishinabeg.

Dès notre arrivée, nous avons formé une chaîne pour transporter efficacement notre équipement jusqu’au campement, en haut d’une côte. Il a ensuite fallu s’installer. Une fois les tentes montées, tout le monde a aidé à organiser la cuisine et à allumer le feu. Une chanceuse (Katy) nous a creusé un excellent trou pour la toilette. En un rien de temps, la préparation du souper a commencé et tout le monde a mis la main à la pâte, que ce soit en coupant des légumes ou en râpant du fromage. Nos guides aux mille talents ont trouvé le moyen de nous préparer une délicieuse lasagne sur feu de bois. La lasagne était presque prête lorsque notre invité très attendu, Awema Tendesi, est arrivé au campement en canot. Un de nos guides est allé à sa rencontre sur le rivage. 

Awema vient de Kitigan Zibi Anishinabeg, une des dix Premières nations algonquines du bassin versant de la rivière des Outaouais, où il fait profiter les jeunes de son savoir culturel et de ses chants. Alors que nous étions assis autour du feu, Awema, qui se présente comme un joueur de tambour, a commencé par interpréter un chant traditionnel en s’accompagnant avec son instrument. Il nous a dit qu’il avait appris à chanter en jouant du tambour avec le groupe Mikinakonsag (petites tortues). Il nous a expliqué la symbolique du tambour, qui représente le respect envers soi et les autres. Il nous a enseigné que le son du tambour évoque les battements du cœur, un son qu’il nous a montré à reconnaître dans certains chants traditionnels. Il nous a aussi parlé de l’histoire du tambour, de son évolution et des matières qui le composent, et nous a raconté pourquoi il s’y était intéressé. Enfin, il a parlé de son admiration pour les jeunes joueurs de tambour de sa communauté et de l’importance de préserver la culture algonquine. 

Photo: Boreal River Adventures

Vers la fin de la soirée, nous avons discuté ensemble des différents problèmes qui touchent les peuples et les communautés autochtones. Awema nous a dit que sa réserve, qui est quand même d’une bonne taille et en meilleur état que bien d’autres, n’avait pas accès à l’eau potable. Le fait qu’un droit aussi élémentaire soit bafoué montre que l’on continue de négliger les communautés autochtones et de ne pas prendre les mesures nécessaires pour corriger les problèmes. Dans l’ensemble, Awema nous a beaucoup appris et nous a aidés à mieux comprendre les affaires autochtones. Peu après son départ, tout le monde est allé se coucher. 

JOUR 2 : À la découverte de la forêt

Le lendemain matin, nous avons été accueillis au réveil par l’odeur d’un autre somptueux déjeuner, gracieuseté de nos fabuleux guides et de quelques assistants appelés en renfort. Après le repas, nous avons eu une petite leçon d’écologie de la part d’un de nos guides qui avait étudié en restauration des écosystèmes. Chacun devait choisir une petite section de la forêt et y recenser les types d’arbres, selon l’âge et l’essence. De retour au campement, nous avons discuté de nos observations et conclu que la forêt de cette île était relativement jeune, sans doute le résultat d’importantes coupes dans le passé. Nous avons ensuite étudié le rivage et discuté de la capacité de certaines plantes de prévenir les inondations. Après la leçon, nous avons commencé à nous préparer psychologiquement à renfiler nos combinaisons froides et mouillées. Une fois habillés, nous avons commencé à défaire le campement : les tentes, la cuisine, le feu. Des chanceux ont dû démonter la toilette. Enfin, nous sommes partis pour notre deuxième et dernier jour sur la rivière. 

Photo: Boreal River Adventures

Une fois encore, la rivière était magnifique, et malgré ce qu’on annonçait, la météo a coopéré. Nous avons descendu plusieurs rapides puissants, dont certains étaient des surprises. On nous avait annoncé deux rapides, mais nous avons dû en franchir un troisième, puis, au grand dam de notre guide qui nous a bien fait rire, un quatrième. Le voyage tirait à sa fin. À notre point d’arrivée, une petite plage sablonneuse, tout le monde a récupéré ses effets personnels et est allé se changer. Nous avons ensuite partagé un excellent repas en attendant notre autobus, légèrement en retard. Nous avons profité de ce temps pour discuter de la fin de semaine et de l’avenir. À l’arrivée de l’autobus, nous avons chaleureusement remercié et salué nos guides. 

Photo: Boreal River Adventures

Au retour, chacun est rentré à la maison après toute une fin de semaine à mieux se connaître et à en apprendre plus sur le rôle des Jeunes leaders de l’eau. En définitive, tous les participants ont acquis une meilleure compréhension du bassin versant de la rivière des Outaouais et de l’importance de le protéger.