Les déchets nucléaires

Le problème :

Les Laboratoires de Chalk River (LCR) sont situés au bord de la Rivière des Outaouais, à environ 200 kilomètres en amont d’Ottawa-Gatineau. Le site a été ouvert en 1944, résultat de la collaboration de chercheurs nucléaires britanniques et canadiens. Malheureusement, d’anciennes pratiques d’élimination des déchets sur le site ont généré des effluents radioactifs qui ont migré de façon incontrôlée, contaminant marais, eaux souterraines et de surface, et ruisseaux alimentant la Rivière des Outaouais. Cette pollution est un problème permanent, et ce statu quo est inacceptable. Ces déchets contaminés qui constituent l’héritage du site doivent être traités dans le cadre d’une approche scientifique solide.

Depuis 2014, les LCR fonctionnent selon le modèle d’un organisme gouvernemental exploité par un entrepreneur, ce qui signifie qu’un consortium privé gère le site au nom du gouvernement canadien. Ce consortium, appelé Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC), comprend plusieurs compagnies privées, dont seulement une (SNC-Lavalin) est canadienne. Au début de l’année, Garde-rivière des Outaouais a fait part de nos sérieuses préoccupations quant au renouvellement du permis d’exploitation pour 10 ans des Laboratoires de Chalk River par les LNC, la plus longue durée à ce jour pour ce site. En mars 2018, Garde-rivière des Outaouais était déçue d’apprendre que la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) avait approuvé le renouvellement du permis des LNC pour les dix ans.

Les LNC proposent également la construction de la première décharge permanente du Canada pour déchets nucléaires, intitulée « installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS) », à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais. C’est la CCSN qui devra approuver ou non, en fin de compte, cette proposition.

Comment contribuons-nous?

Depuis plusieurs années, Garde-rivière des Outaouais suit les activités et les risques associés aux Laboratoires de Chalk River. Nous faisons partie du Conseil de gérance de l’environnement des Laboratoires de Chalk River. Du fait de notre participation à ce conseil, nous en avons appris beaucoup sur les activités des LNC et les déchets accumulés sur le site au fil des ans. Nous avons visité le site à plusieurs reprises. Nous avons également participé aux nombreuses consultations, y compris sur la demande de renouvellement de permis tous les 10 ans, le projet d’installation de gestion des déchets nucléaires, ainsi que pris part au processus du Rapport de surveillance réglementaire. Nous avons embauché des experts afin d’examiner l’Énoncé des incidences environnementales du projet, en plus de soumettre des commentaires officiels sur ces questions. Nous travaillons en étroite collaboration avec les Premières Nations, les organismes communautaires et les citoyens inquiets afin de mettre les risques en lumière et de mobiliser le public. Nous avons parlé haut et fort sur cette question et accordé des douzaines d’entrevues avec les médias.

Plus largement, nous exhortons le gouvernement canadien à revoir la gestion des problèmes de sûreté nucléaire au Canada. Le Canada est loin de satisfaire aux normes internationales en matière de gestion des déchets nucléaires. Au cours de l’année 2020, nous avons mené une campagne de sensibilisation visant les députés afin de promouvoir une nouvelle politique de gestion des déchets nucléaires non combustibles au Canada. Le 16 novembre, le ministre des Ressources naturelles du Canada a annoncé que le gouvernement lançait un examen et un processus de mobilisation de sa Politique en matière de déchets radioactifs. Dans le cadre de ce processus, nous avons publié en mars 2021 nos recommandations pour une politique actualisée sur les déchets nucléaires.

Si la campagne vous intéresse, vous pouvez toujours ajouter votre nom à l’appel aux responsables pour que soient adoptées des règles plus strictes et plus claires de gestion des déchets nucléaires, et rester à jour sur cette question.

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